MAISON DU FROMAGE - LA 3° RECAPITALISATION DEGUISEE

Lundi soir 14 décembre le Conseil Communautaire s'est réuni pour débattre de divers points. Le plat de résistance était une nouvelle fois la Maison du Fromage, et son financement.

A une majorité écrasante, le Conseil Communautaire a suivi la proposition du bureau de la COM COM (Président et vice-présidents), privilégiant non pas la reconnaissance de la faillite de la MDF à travers la mise en route d'une liquidation judiciaire, mais un atterrissage en douceur par une nouvelle injection de 400 000 €.

La Commune de STOSSWIHR, à la quasi unanimité de son Conseil Municipal, sauf la voix de son Maire, avait pourtant donné le ton le 1er décembre dernier en refusant le principe de la dissolution en douceur de la Société d'Economie Mixte Locale qui gère la Maison du Fromage, en préconisant fermement le liquidation judiciaire, afin de sauvegarder les intérêts de la population et des contribuables.

Que représente cette décision d'un point de vue financier :

Après avoir "mangé" tout le capital social, soit 470 000 €, suite aux pertes enregistrées par la gestion passée (exercices 2014 et antérieurs), dont 330 000 € relevant des capitaux investis par la COM COM et les différentes Communes de la Vallée, la COM COM réinjecte 400 000 € pour absorber les pertes prévisionnelles de l'exercice 2015.

Soit 730 000 € engloutis et payés par le contribuable local, et cela n'est toujours pas suffisant pour nos chers édiles pour les convaincre à stopper l'hémorragie.

Parce que les 400 000 € qui sont présentés dans le rapport soumis aux délégués de la COM COM, comme étant une avance en compte courant remboursable, sont bel et bien déjà perdus aujourd'hui et les membres du bureau de la COM COM le savent bien. Alors pourquoi continuer à se mettre la tête dans le sable, nier l'évidence et, évoquer dans le rapport ce remboursement.

Par cette décision rocambolesque, eu égard aux circonstances, la COM COM cherche à ménager la crédibilité de ses élus, durement affectés par le revers cinglant de cet équipement, qui devait participer au développement touristique de la Vallée, et secondairement à protéger les fournisseurs de la MDF, apparemment gravement exposés financièrement. C'est légitime, mais pas suffisant.

C'est certes un coup très dur pour les créanciers qui  auraient sans doute du cesser leurs livraisons depuis longtemps. Quand les fournisseurs réalisent des bénéfices sur leurs transactions commerciales, ils ne reversent pas une partie de ceux-ci à leurs clients, mais quand il s'agit d'une perte, la COM COM substitue aisément le contribuable aux créanciers. Ce n'est pas au contribuable local d'assumer les pertes des fournisseurs. Quand un élu est confronté au choix cornélien de choisir le créancier où le contribuable-électeur, le choix me semble pourtant simple.

Comprenne qui pourra ? Le contribuable, qui faut-il le rappeler est également électeur, continue à jouer le rôle de la vache à lait. Et apparemment celle ci est très résistante et intarissable.

Et pourquoi, par cette décision épargner les actionnaires privés et prendre tout à la charge de la COM COM. Logiquement les actionnaires publics auraient dû faire l'avance de 280 000 € et les actionnaires privés de 120 000 €.

Quand les impôts locaux continueront à augmenter, on nous expliquera après que c'est la faute de l'Etat qui a réduit les dotations financières versées à la COM COM. C'est tellement facile ! Et comme me le soufflait un auditeur à la séance du conseil communautaire : pourquoi ne pas mettre nos chers édiles à contribution, notamment ceux qui vivent confortablement du cumul de leurs indemnités !

A l'image des frémissements que nous observons au niveau de l'Etat, après le séïsme des élections régionales où certains élus nationaux courageux semblent vouloir prendre conscience qu'il est plus que temps d'abandonner les recettes du passé qui ont conduit à l'échec, nos élus de la Vallée devraient rebattre leur coulpe et se poser les bonnes questions.

L'erreur est humaine, personne n'est à l'abri. Mais persévérer dans l'erreur, en exposant financièrement tous ceux qui vous ont accordé leur confiance, est impardonnable.

Il n'y a aucune honte de reconnaître ses errreurs et de repartir sur d'autres bases en tenant jutement compte des expériences malheureuses. LA VALLEE, le bulletin de liaison de la COM COM pourrait et devrait faire à cet égard, un point complet de la situation dans sa prochaine édition.

Comments

[François Wurtz]

Je partage pleinement cette analyse. Si nos chers élus étaient à la tête d'une entreprise, ils auraient été licenciés depuis bien longtemps. Nous,électeurs,avons le pouvoir de ne pas les reconduire dans leurs fonctions. Si nous ne le faisons pas, il ne faudra pas se plaindre de voir de telles gabegies perdurer.

Il est facile de jouer avec l'argent du contribuable et tant pis pour lui si on perd. On peut continuer sans limite puisque c'est lui qui paie !

Scandaleux !