La restructuration de l'ancien presbytère protestant de STOSSWIHR

Récemment je suis passé devant le chantier de transformation de l'ancien presbytère protestant en périscolaire et logements. Belle initiative qui répond à des besoins réels et qui me rappelle des souvenirs, liés à mon passage à la Mairie de STOSSWIHR comme secrétaire de mairie de 1980 à 1992. Je souscris à ce projet, mais je pense qu'il aurait pu être beaucoup plus ambitieux, en s'inscrivant en même temps, dans une démarche de transition énergétique plus globale, de plus en plus urgente. Je m'explique : en restructurant le seul ancien presbytère, qui  intègre les travaux de rénovation énergétique, la Commune oublie d'élargir le spectre pour intégrer dans son projet les deux écoles communales, qui sont un gouffre financier en terme de consommation d'énergie, et un grave problème environnemental en terme d'émission de CO2 et de gaz à effet de serre. C'était l'occasion  d'engager une réflexion sur le regroupement des deux écoles dans un seul bâtiment afin d'améliorer l'environnement éducatif des enseignants et des élèves et l'étiquette thermique.

 En toute modestie, ce dossier m'intéresse beaucoup. Fin des années 1980, j'effectuais ma formation initiale d'attaché à l'Ecole Nationale d'Administration des Cadres Territoriaux à MONTPELLIER . La formation qui s'était étalée sur plusieurs semaines incluait  la réalisation d'une étude de fin de stage obligatoire, à réaliser dans une collectivité locale par groupe de 4 élèves. J'avais alors proposé à mes formateurs comme sujet "La construction d'un nouveau groupe scolaire à STOSSWIHR, comprenant salles de classe, périscolaire et terrain de sport à proximité de la Salle des Fêtes et transformation des deux écoles en logements avec le concours des organismes publics d'habitat du secteur." Un groupe de quatre étudiants devaient travailler sur le sujet, in situ, dans la Commune.

A cette époque les finances de la Commune étaient relativement saines, les revenus tirés notamment de l'exploitation de la forêt étaient confortables, et surtout les subventions publiques pour ce type de projet intéressantes. Ma proposition a été retenue par l'ENACT de MONTPELLIER. Mon chef de stage s'est alors déplacé à STOSSWIHR afin d'exposer le sujet du mémoire à la Commune et recueillir son accord. Le Maire de l'époque, nullement intéressé par le projet dont je lui avais préalablement parlé, avait cependant accepté  de le recevoir, par courtoisie, lors d'une très courte réunion en Mairie. Ma déception et celle de mon formateur furent très grandes à la sortie de l'entretien, devant le refus du Maire de valider cette étude. Elle aurait pu apporter bien des économies à la Commune et une nette amélioration des conditions d'enseignement pour nos élèves et professeurs. Celà a été pour moi une occasion manquée, je le pense de plus en plus aujourd'hui.

Si d'aventure un nouveau collaborateur de la Mairie devait choisir un nouveau sujet de stage, il pourrait proposer au Maire de chiffrer les pertes financières engendrées par cette absence d'initiative, pour la Commune et ses citoyens-contribuables en matière d'économie d'énergie, sans parler des pertes non chiffrables relatives à l'amélioration des conditions de scolarisation des enfants, loin d'être optimales !

Certes, la situation financière de la Commune de STOSSWIHR aujourd'hui, pas très reluisante, ne permet vraisemblablement plus d'envisager une telle opération. Encore qu'une fenêtre de tir était ouverte il y a encore un an lorsque les taux d'intérêts pour les emprunts avoisinaient 1% ou moins.

Dépité par le refus du Maire, je m'étais alors tourné vers le Président du SIVOM de MUNSTER qui avait accepté que nous "planchions" sur "l'intercommunalité dans la Vallée de MUNSTER. Je me souviens que l'étude que nous avons commentée  et remis au Président d'alors du SIVOM ne l'avait pas réellement enthousiasmé, et pour cause. Ce document devrait se trouver dans les archives de la Communauté des Communes de MUNSTER et est disponible chez moi.

A méditer !

Jean Paul OSTERMANN